Les racines de Marilyne Berhault

Les sculptures de Maryline Bérault s’inscrivent dans une tradition de la sculpture populaire qui irait de la figurine du dieu ou de la déesse modelée dans l’Antiquité au santon provençal. A la fois portrait et archétype, dans la mesure où ce ne sont pas des individus portraiturés, mais plutôt des caractéristiques d’individus sans être caricaturales. C’est dans cette subtilité que Maryline pose son travail à la fois naïf, au prime abord, et empli de tradition artistique et populaire. Une humilité du travail comme celle de ces personnages qui font d’elle, selon ses dires, ce qu’elle est aujourd’hui : une artiste pleine de tradition populaire rurale.

Cependant si son travail semble tourné vers l’art populaire comme celui des santons, ça démarche me semble plus être à la frontière de l’art naïf. Je dis à la frontière parce qu’il y a comme une complexité originelle de ce travail en boucle. C’est une posture démiurgique de l’artiste qui à l’égal des dieux transforme la terre en chair, mais là, ce qui émerge de cette terre ce sont ces personnages ruraux qui sont la terre même, parce qu’il la côtoie, la façonne, la font leur.

Cette terre, cette argile, avec laquelle Maryline réalise ces « figures rurales » est le matériau le plus adéquat pour former ces archétypes qui agissent aussi par renversement ; car ses « figures rurales » qu’elle réalise en terre sont à l’origine de sa réalisation et de ce qu’elle est en tant qu’artiste et la boucle est bouclé et Gaia la déesse mère se trouve elle-même nourrie par ses enfants.

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